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ARTICLE "La nouvelle vie de la tannerie de Dourbes est annoncée pour 2026"

L'Avenir - zaterdag, 17 december 2022

Patrick Lemaire • L'Avenir • 1è décembre 2022

Une coopérative de Leuven a racheté la tannerie de Dourbes. Son objectif est d’y développer de l’écotourisme.

Un élément important du patrimoine industriel de la région pourrait être sauvé à l’initiative de Stadsmakersfonds, une coopérative basée à Leuven. En juin, elle est devenue propriétaire de la tannerie Houben de Dourbes, l’imposant ensemble situé au pied de la Roche à Lomme, au confluent de l’Eau Noire et de l’Eau Blanche.

Cette coopérative qui comprend 110 coopérateurs actuellement y envisage de l’écotourisme, comprenant de l’hébergement. « Elle investit dans des rénovations de bâtiments dans un but sociétal positif. Avec Miss Miyagi, société dont je suis l’un des cofondateurs, nous allons gérer le projet pour la coopérative », nous explique Michiel Van Balen.

Jeune société créée il y a deux ans, Stadsmakersfonds a déjà rénové des biens à Anvers, Malines et Leuven. « Nous cherchions un site où développer de l’écotourisme, peu importe où, et je suis tombé sur Viroinval pendant la crise du Covid. Avec ma famille, nous avons découvert la Roche à Lomme, le fondry des chiens et les villages des environs. Nous les avons trouvés formidables, tout en n’étant pas Durbuy. C’est cela que nous cherchions. »

Vaste et délabré depuis des décennies, l’endroit ne fait l’objet d’aucune prétention de la part d’investisseurs locaux. Place donc à nos amis du Nord ! Mais n’est-ce pas là un premier pas vers une « durbuysation » de Viroinval ? « Ce n’est pas notre volonté. Nous avons pris du temps à étudier le projet avant que la coopérative achète le site, en juin dernier, explique Michiel Van Balen. Nous ne voulons pas faire de Viroinval un autre Durbuy. La menace, à mon avis, vient plutôt de l’achat des maisons de vacances à l’intérieur des villages. Ce site est à l’abandon alors qu’il a un potentiel touristique important. Notre objectif est de développer un hébergement dont la capacité se situerait entre 50 et 100 lits. Il serait modulable pour accueillir des groupes en hiver et des familles en été. »

Le projet n’en est qu’à ses prémices. Mais il envisage de proposer des activités aux visiteurs, en collaboration avec des acteurs locaux : « On pense à un espace de restauration, peut-être un petit café, mais aussi à l’organisation d’activités culturelles et de balades, à des ateliers d’artistes. »

La volonté affichée est de travailler avec des matériaux locaux, en respectant l’architecture du lieu (lire par ailleurs) et en collaboration avec la population de Viroinval : « Nous comptons 110 coopérateurs actuellement mais nous pourrions ouvrir la coopérative à des gens de Viroinval. La Commune pourrait aussi prendre des parts dans Stadsmakersfonds et participer aux décisions. Ce n’est pas un investisseur privé qui vient s’imposer ici. Si nous sommes en coopérative, c’est parce que nous estimons que le patrimoine doit être sauvé et restauré en commun. »

Une première activité pourrait déjà être menée sur le site dès l’été prochain, dans le but de préparer la suite. Mais c’est en 2026 que la nouvelle vie de la tannerie Houben pourrait débuter. 2026, c’est justement la fin de la période de lancement du parc national, dont la tannerie sera l’une des portes relais.

Rénover la tannerie, avec respect

La rénovation de la tannerie de Dourbes devrait être respectueuse du passé et de l’environnement des lieux.

Miss Miyagi, la société qui va gérer la rénovationde la tannerie de Dourbes pour la coopérative Stadsmakersfonds, a l’expérience dans la rénovation d’anciens sites industriels, « dans l’objectif d’un impact sociétal positif ». Elle a notamment gagné le prix du Patrimoine de la Commission européenne pour la rénovation de l’ancienne brasserie Stella Artois en bureaux avec resto, café et résidence.

Pour la tannerie de Dourbes, elle a décidé d’employer deux bureaux d’architectes spécialisés : un Bruxellois expert dans les écomatériaux et dans l’utilisation circulaire de matériaux présents sur le site de rénovation. Un autre bureau est londonien. Il est expert dans la rénovation du patrimoine historique, dans un but touristique.

« Nous avions pris deux membres de l’équipe du parc national dans le jury de sélection des architectes, explique Michiel Van Balen, de Miss Miyagi. Nous voulons travailler avec des gens de la région car nous comptons respecter le site, conserver le style des bâtiments et utiliser des matériaux récupérés sur place ou venant de la région. »


L’investissement n’est pas encore chiffré, bien qu’une fourchette de 5 à 10 millions soit évoquée pour la rénovation des lieux. « Nous garderons le grand bâtiment. Pour les petites constructions autour, rien n’est encore décidé. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pourrons pas installer de logements au rez-de-chaussée, en raison des aléas d’inondations. »